Divine surprise en pays de Mayenne ! Sur plus de 80 km, un sentier-promenade permet désormais de dérouler, au sec mais, au fil de l’eau, l’une des moins connues, et pourtant des plus scéniques rivières de France. Pour l’avant-dernière étape de la coulée verte mayennaise, la Ville de Château-Gontier est joliment traversée, comme Mayenne et Laval, par la voie d’eau.
Le département de la Mayenne ne fait pas encore partie des destinations touristiques vedettes mais il le vaudrait bien ! Traversé, nord-sud, par une superbe rivière dont il vient, très opportunément, de restaurer les rives, il peut désormais faire valoir un patrimoine naturel que bien d’autres auraient quelque raison de lui envier… Mieux, le nouveau cheminement relie par la rivière trois villes mayennaises tout juste séparées d’une quarantaine de kilomètres, soit des longueurs d’étapes idéales, quelle que soit la façon dont on souhaite les couvrir !
Les caractéristiques des voies cyclables
À pied, il suffira de sélectionner ses tronçons ou d’étaler la marche sur deux weekends. À vélo, deux jours suffiront amplement, visites comprises, pour parcourir l’ensemble du halage. Le chemin, parfaitement restauré sur 85 km, court jusqu’à Daon, à une quinzaine de kilomètres au sud de Château-Gontier. Une mise en continuité devrait bientôt permettre de poursuivre jusqu’à Angers et la confluence avec la Loire.
Le plus logique est évidemment de commencer la randonnée par la ville de Mayenne, au nord du département (désormais joignable, par voie verte, depuis Javron-les-Chapelles). Centrée, comme Laval et Château-Gontier, sur une rivière qui a longtemps constitué sa ligne de vie, sa voie majeure de communication marchande, elle a beau avoir beaucoup souffert de la dernière guerre, elle n’en a pas moins gardé un vieux château (XVe siècle), un hôtel de Ville du XVIIIe siècle et une basilique Notre-Dame qui valent la visite. C’est là, au cœur de la vielle et le long de son quai pavé et incliné, que débute la « descente » fluviale. Avec, d’entrée de jeu, une, deux, puis trois écluses que l’on franchit d’un pas (ou d’un coup de pédales), mais qui viendront rappeler à point nommé le caractère vital, depuis toujours, de ce « chemin qui marche ».
Voies navigables et cyclables pour cyclistes et plaisanciers aimant la nature
En bord d’écluse, des haltes ont été aménagées pour les deux publics, plaisanciers et promeneurs-cyclistes du halage. Roulant sans effort sur un cheminement bien nivelé, le touriste à vélo a tout loisir, ici, de profiter des larges échappées que lui offre la rivière.
Les retenues d’eau, écluses et maisons éclusières scandent donc régulièrement le cours de la rivière, ils sont bien loin, on le constatera, de le dénaturer. Sur la quasi-totalité de son cours, la Mayenne garde paradoxalement un caractère très naturel auquel les écluses et leur maison éclusière n’apportent ici ou là, en contrepoint, qu’une note bienvenue de charme rétro. Sans compter, évidemment, le plaisir simple et toujours renouvelé des rencontres… Ici, une famille en train de manœuvrer, plus loin, une éclusière aux manivelles, un ancien moulin transformé en chambre d’hôtes ou une maison éclusière offrant une terrasse de restauration au fil de l’eau pour cyclotouristes affamés…
À voir sur la route
Une quarantaine d’écluses rappellent le passé marchand de la rivière canalisée.
Même sans compter les escales de Mayenne, Laval et Château-Gontier (trois villes à visiter, plans de l’office de tourisme en main), les occasions de haltes ne manquent pas sur les berges et même au-delà de la rivière. À ne pas manquer, pour la majesté et la photogénie des lieux, les châteaux de Montgiroux, Montflours, la Roche, la Rongère, la Porte… Mais aussi quelques dizaines de méandres particulièrement panoramiques.